dimanche 29 novembre 2009

UN PEU D'HISTOIRE DE L'UNIVERSITE D'AIX: 600 ans déjà!

Je voudrais ici partager avec vous un pan d'histoire,celui de l'Université d'Aix qui s'appelle Université de Provence à l'occasion des 600 ans de notre Université!Lisons et regardons la course du temps!elle pourrait nous instruire sur la longue tradition de la Connaissance!
admirons ces si longues années jusqu'à nous !que nos coeurs s'éprennent du désir de savoir ,d'interculturel et de savoirs ou d'histoires tout court....Bonne lecture et comme si c'était un millésime,bonne dégustation!


“Une identité vivante ouverte à tous les savoirs”

L’Université à Aix fêtera ses 600 ans en 2009. Quel est l’esprit de cet anniversaire ?

L’Université d’Aix-Marseille est l’héritière de celle qui fut fondée à Aix-en-Provence en 1409 et est donc ancrée dans une très forte tradition universitaire, multiséculaire. 2009 sera la célébration d’un passé qui a aussi 600 ans d’avenir car l’Université d’Aix-Marseille est résolument tournée vers demain, elle est extrêmement innovante et en phase avec les grands changements sociétaux et les grands défis technologiques en cours. Son identité est effectivement fondée sur l’histoire, mais une identité vivante qui s’ouvre à toutes les problématiques actuelles et à venir de la connaissance, des savoirs et de leur transmission.

« Aix-Marseille Université sera la capitale des savoirs du sud de la France et de la Méditerranée »

L’Université dans son ensemble est en mutation, Aix- Marseille en particulier. Une fusion des trois Universités en 2010, la création de Fondations pour financer de grands projets, etc. Quels sont les enjeux de ces changements ?

Le but de cette profonde réforme de sa gestion est de mettre en œuvre une politique claire et cohérente à partir d’une stratégie : c’est la marque même de l’autonomie de l’Université. L’Université en réalité ne se réforme pas mais se transforme : et c’est bien d’avenir qu’il est question !

Cette mutation prépare nos établissements à faire face à deux défis majeurs : la réussite de la fusion des Universités d’Aix-Marseille en 2010, la poursuite de leur ancrage au cœur du milieu socio-économique et de leur insertion active dans les grands mouvements scientifiques et culturels:

• C’est effectivement un grand établissement qui, à l’horizon 2010, verra le jour. Une université unique qui abritera 70 000 étudiants, plus de 6000 personnels, 150 laboratoires, dont les thématiques de recherche et d’enseignement couvriront tous les champs de la connaissance (Arts, Lettres, Langues, Sciences Humaines et Sociales ; Droit et Science Politique ; Economie et Gestion ; Santé ; Sciences et Technologies).

• Cette politique, fondée sur une gestion renouvelée doit également assoir la crédibilité de l’Université à l’égard de ses partenaires, à travers notamment une stratégie de partenariat avec le privé que sont les Fondations. Ces structures, contrôlées par un conseil de gestion, pourront accompagner les actions menées par l’Université.

Aix-Marseille Université abrite des pôles de compétences forts qui labellisent son expertise dans de nombreux domaines ce qui lui donne un positionnement fort et reconnu dans sa Région mais également à l’échelle nationale et internationale.

Une Université, une Ville, une Histoire

Enracinée depuis plus de six siècles, sur une terre d’art et de culture, au cœur de la Provence, l’Université à Aix est fille d’un lieu, Aix-en-Provence, et héritière d’une histoire, celle du « studium generale pour l’étude de la théologie et des droits », fondé à Aix-en-Provence en 1409.

De Louis II d’Anjou à Louis XIII : initiatives et vicissitudes (1409- milieu du XVIIe siècle)L’existence d’une Université à Aix résulte de la volonté de Louis II d’Anjou, comte de Provence, qui entreprit de doter sa capitale d’une institution capable de former, par l’enseignement du droit et de la théologie, les élites de sa principauté. Il obtient l’approbation du pape Alexandre V. Celui-ci consacre formellement la création de l’Université d’Aix par une bulle du 9 décembre 1409, qui accorde aux maîtres et étudiants aixois les mêmes privilèges et immunités qu’à ceux de Paris et de Toulouse.

La ville est tenue d’apporter son aide matérielle à la nouvelle institution, dans laquelle est intégré l’enseignement des “arts”, c’est-à-dire de la grammaire et de la logique. Les débuts de la nouvelle Université sont cependant difficiles, malgré la venue de professeurs réputés. Le roi René doit encore intervenir en 1460 afin de la conforter.Elle est administrée, sous la protection de son chancelier, l’archevêque, par un recteur, assisté d’un bedeau-secrétaire et d’un trésorier. Maîtres, docteurs et étudiants délibèrent ensemble dans les conseils et assemblées. Au XVIe siècle, la création du Parlement a pour effet d’augmenter le nombre des étudiants en droit. L’Université devient une sorte de corporation des docteurs, le recteur prenant le titre de primicier (de primus inter pares : premier entre égaux).La ville transforme son école municipale en collège en 1543. Il tient lieu de Faculté des Arts, l’existence de celle-ci se réduisant en fait au jury qui confère les grades, ce n’est en rien propre à Aix. Le cursus des arts est alors surtout un préalable à une spécialisation dans une des trois autres facultés (il correspond à l’actuel second cycle de l’enseignement secondaire). En 1583 la ville installera ce collège dans le nouveau quartier de Villeneuve avec l’aide des Etats de Provence (actuel lycée de Provence des Jésuites). Les jésuites le prendront en 1621 en charge. La faculté des arts sera un moment rétablie à la suppression de la compagnie de Jésus en France, en 1764. Puis le collège sera pris en charge par les Doctrinaires en 1771 (pères de la Doctrine chrétienne établis alors au faubourg st-Jean-Baptiste, cours Sextius).

En 1557 l’art médical est établi. L’Université d’Aix est dès lors complète de toutes ses facultés. A partir de 1555, les dirigeants élus de l’Université sont toujours des juristes, la Faculté de droit affirmant jusqu’à la fin de l’ancien régime sa primauté sur celle de théologie, qui ne reçoit qu’une minorité des candidats au sacerdoce, les grand ordres religieux ayant leurs propres écoles et les évêques créant au XVIIe le séminaire, puis sur celle de médecine, qui ne parvient pas à rivaliser avec l’université de Montpellier, de réputation européenne et longtemps avec celle d’Avignon. En effet, l’université d’Aix est entourée jusqu’à la Révolution des universités de Montpellier, Avignon, Orange, Valence et Grenoble. Des professeurs aixois, le plus célèbre est alors Charles-Annibal Fabrot (1580-1659), qui traduit les Basiliques du grec en latin. Le primicier Scipion Dupérier (1588-1667) fut surnommé « le Papinien moderne ». Il était frère de Marguerite Dupérier, immortalisée par F. de Malherbe, ami de leur père, dans sa « Consolation à M. Dupérier pour la mort de sa fille » (« Et rose, elle a vécu ce que vivent les roses… »).

En 1603, Henri IV crée une nouvelle institution universitaire, le Collège royal de Bourbon, doté de quatre Facultés : théologie, droit, médecine et arts, Facultés dont le financement serait assuré par les Etats provinciaux. Cette initiative échoua. La Faculté des arts disparut en 1621 et les trois autres Facultés furent absorbées par la vieille institution.

De Louis XIV au début de la Révolution : réformes royales et personnalités provençales (1679-1793)« La qualité des enseignements juridiques ayant sensiblement baissé dans le royaume, Louis XIV opéra en 1679 une profonde réforme, afin d’améliorer la formation des juristes au service de la Couronne. Il introduisit notamment un cours de droit français, donné en français, à côté des cours traditionnels de droit romain et de droit canonique. ??? (c’est une réforme de l’ensemble des universités du royaume, Aix est une fac secondaire en regard de Paris, Orléans ou Toulouse)

Un arrêt du Conseil d’Etat de 1712 renforça le rôle des professeurs. Cette évolution vers des « facultés professorales » est alors générale en France. Les primiciers élus à partir de cette date se montrèrent meilleurs gestionnaires. Grâce à l’aide des Etats de Provence, ils firent reconstruire le bâtiment de leur Université, qui fut doté en 1743 de la façade classique qui fait la fierté de l’Institut d’Etudes politiques.

Le corps enseignant de droit comprend des professeurs de grande valeur, comme Scipion Dupérier (voir plus haut), Jean-Baptiste Reboul, Jean-Joseph Julien, André Pazery, Joseph- Sextius Siméon et son fils Joseph-Jérôme. Ces professeurs, qui sont aussi avocats, font partie d’un Barreau réputé pour sa très grande qualité. Le Parlement comprend également d’excellents juristes. Quant aux plus illustres des étudiants, ce sont évidemment Peiresc et Portalis. En médecine, on citera au moins Joseph Lieutaud (1703-1780), qui finit sa carrière à la faculté de médecine de Paris, fut premier médecin du roi, membre de l’académie des sciences et président de la société royale de médecine. Une rue d’Aix porte son nom.

Mais la vieille Université provençale est frappée par la législation révolutionnaire, qui la fait disparaître comme toutes les autres.

Depuis 1804 : renaissance et développementAix figure parmi les douze villes dotées en 1804 d’une Ecole de droit par Napoléon. Elle bénéficie du prestige de l’ancienne Université et de la présence d’une cour d’appel. Elle profite aussi de l’intervention de trois juristes proches de l’empereur : Portalis, ministre des Cultes et rédacteur du Code civil, à l’élaboration duquel ont participé également Siméon, et Muraire, Premier président de la Cour de cassation. Les professeurs sont nommés en 1805 et la rentrée a lieu le 16 avril 1806. La municipalité prend à sa charge la restauration du bâtiment ancien, qui s’achèvera en 1810, mais les professeurs et les étudiants de ce qui devient alors officiellement la “Faculté de droit” en 1808 avec la création de l’université impériale seront à l’étroit, la Faculté de théologie, rétablie en 1809, y étant également installée. C’est à Marseille que sera rétabli l’enseignement de la médecine. L’Ecole secondaire de médecine créée en 1818 y deviendra Ecole de plein exercice en 1875. C’est aussi dans la cité phocéenne que sera établie en 1854 une Faculté des sciences. Ces deux facultés ont été dotées d’excellents historiques qui nous dispenseront de les évoquer plus longuement : G. Serratrice dir., Vingt-six siècles de médecine à Marseille, Marseille, éd. J. Laffitte, 1996 ; G. Aillaud ; Y. Georgelin, H. Tachoire, Marseille, 2600 ans de découvertes scientifiques, Aix Public. de l‘Univ. de Provence, 3 vol. 2002.

En revanche, sous la Monarchie constitutionnelle sont recréées en France des facultés des arts enfin distinctes des Lycées et spécialisées en facultés de lettres et de sciences. A Aix, le recteur Defougères parvient à convaincre le ministre Salvandy de la création d’une Faculté des lettres, obtenue par ordonnance de Louis-Philippe du 11 juin 1846. Elle fut installée dans l’hôtel dit « de maynier d’Oppède », proche de l’ancienne université, devenue faculté de droit, au 23 rue Gaston de Saporta. Ses débuts furent remarqués : H. Fortoul, né à Digne en 1811, le premier titulaire de la chaire de littérature française et son premier doyen, allait être le rude ministre de l’instruction publique de l’Empire autoritaire après le coup d’état. Un de ses successeurs, L.-A. Prévost-Paradol, sera en revanche un des principaux penseurs de « l’Empire libéral ». Le second titulaire de la chaire d’histoire, Jules Zeller (1819- 1900) fit ensuite une carrière parisienne à l’E.n.s., à la Sorbonne et à l’Ecole polytechnique où il succéda à Victor Duruy. En philosophie, on rappellera les noms de Paul et Etienne Souriau, père et fils, spécialistes en particulier d'esthétique, et plus tard de Maurice Blondel.

Néanmoins, les effectifs des étudiants restent longtemps modestes car les grandes études littéraires passaient par la classe de « vétérance », post-baccalauréat, du Lycée de Marseille (= Khâgne) qui préparait aux concours de l’E.n.s. et des « bourses de Sorbonne », permettant d’y préparer l’agrégation. Ferdinand Brunetière, André Suarès, Camille Jullian ou Henri-Irénée Marrou ne fréquentèrent éventuellement l’université aixoise que le temps d’y faire valider leurs connaissances en y passant les examens.

A la Faculté de droit, qui compte plus de deux cents étudiants, les cours portent d’abord sur le Code civil, le droit romain, la procédure civile et la législation criminelle. Sous la Monarchie de Juillet sont créées les chaires de droit commercial et de droit administratif.Parmi les professeurs figurent le romaniste J.-B. Bernard, le futur ministre et inspecteur général des Facultés de droit C. Giraud, l’administrativiste L. Cabantous, P. Cresp, qui fonde une tradition aixoise, celle de l’étude approfondie du droit maritime, et l’un des pionniers de l’enseignement de l’économie politique, A. Jourdan. Plus tard enseignent le publiciste F. Moreau, le privatiste G. Ripert, l’internationaliste E. Audinet, les historiens G. Bry et A. Dumas. Beaucoup de leurs disciples s’inscrivent au Barreau ou font carrière dans la Magistrature. Certains s’illustrent en dehors du domaine purement juridique. C’est le cas de Thiers, de Mignet, d’A. Crémieux, de Mistral, de Cézanne, de F. Gouin ou d’E. Eddé, qui deviendra Président du Liban. René Cassin fait de brillantes études avant de revenir comme chargé de cours après avoir été blessé. A la faculté de théologie (catholique) qui devait être supprimée, ainsi que les autres en France, en 1885, le dernier titulaire de la chaire de dogme, Mgr Antoine Ricard (1834-1895) pourrait détenir le record du nombre des publications d’un enseignant de l’alma mater aixoise depuis sa fondation en 1409 : 217 entrées au catalogue de la BnF. Les volumes de son Ecole menaisienne surnagent.(En droit ??) Cent un étudiants et trois enseignants sacrifient leur vie au cours de la Première Guerre mondiale. Malgré ce drame, les effectifs des étudiants -et des étudiantes- augmentent sensiblement. Ils dépassent les 500 à partir de 1929. Ils bénéficient d’enseignements plus diversifiés, mais souffrent de l’exiguïté des locaux disponibles. C’est seulement au cours de l’année universitaire 1953-1954 que les Facultés de droit et lettres prennent possession du nouveau bâtiment, construit à proximité du parc Jourdan sur les plans des architectes Sardou et Boët. Fernand Pouillon en aménage les intérieurs et réalise la Bibliothèque. La Faculté de droit conservera ces beaux bâtiments lorsque la Faculté de Lettres. s’installera en 1966 dans de nouvelles constructions voisines. La faculté de letttres atteint les 1472 étudiants en 1948-1949 et dépasse 3000 étudiants en 1957-1958. A partir des années 1950, elle prépare systématiquement aux concours d’agrégation des principales disciplines. Le nombre des spéciaiités n’a cessé d’augmenter en particulier pendant les décennies 1948-1968. Certaines acquièrent une rapide réputation : c’est le cas du département de psychologie, dont le fondateur, Georges Noizet, achèvera sa carrière à Paris, ou bien de la linguistique, qui est d’emblée illustrée par Georges Mounin. D’autres spécialités depuis longtemps établies, brillent aussi d’un vif éclat. Ainsi Bernard Guyon, professeur de littérature française, spécialiste de Balzac et de Péguy, sera élu doyen à trois reprises et procédera à l’établissement de la faculté dans ses locaux actuels : son nom y a été donné au plus vaste des amphithéâtres. Parmi les historiens, Emile-G. Léonard, qui enseigne à Aix pendant la décennie 1940, reste le grand historien français du protestantisme. Les années 1950-1960 sont dominées par l’action et les oeuvres du médiéviste Georges Duby, élu en 1970 au Collège de France. D’autres Aixois entrent également dans cette institution prestigieuse : le philosophe G.-G. Granger, le contemporanéiste M. Agulhon, l’antiquiste P. Veyne, l’archéologue Ch. Goudineau. (j’arrête ici mes suggestions de compléments : ce n’est plus de mon ressort)L’Université unique d’Aix- Marseille sera l’héritière de six siècles d’initiatives,de réalisations et de recherche de l’excellence et du rayonnementLa Faculté de droit est surprise, en mai 1968, par le mouvement de contestation. Grâce au doyen Fabre, les examens purent se dérouler au mois de juin. En application de la loi du 12 novembre 1968, la Faculté de droit et de science politique fut intégrée dans l’Université Aix-Marseille II. En 1973, l’Unité d’enseignement et de recherche Faculté de droit, anciennement “de droit et d’économie” devenue “de droit et de science politique”, devint partie intégrante de l’Université de droit, d’économie et des sciences Aix- Marseille III. Elle compte actuellement plus de 10 000 étudiants ce qui en fait l’une des plus importantes de France. Quant à l’Université, qui regroupe notamment les économistes de la Faculté d’économie appliquée et de nombreux scientifiques sur les sites de Saint-Jérôme et de Montperrin, elle est devenue l’Université Paul-Cézanne, tandis que l’ancienne Faculté des Lettres d’Aix fait désormais partie de l’Université de Provence (Aix-Marseille I). Enfin l’Institut Régional du Travail, L’Institut Universitaire de Technologies et la Faculté de Sciences économiques et de Gestion font parties de l’Université de la Méditerranée (Aix-Marseille II).Les trois universités d’Aix-Marseille ont fondé en commun un Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur (PRES), en application de la loi d’orientation pour la recherche de 2006. Créé par décret en mars 2007 sous la forme d’un établissement public, le PRES Aix-Marseille Université est le support de la mutualisation de plusieurs activités et services des établissements qui sont ses fondateurs, comme le sport universitaire et la médecine préventive ou encore la gestion des réseaux. Il abrite surtout un Collège doctoral rassemblant les douze écoles doctorales du site, qui mutualise des actions et réalisations de ces dernières et prend en charge une partie de leurs missions, particulièrement celle de l’accompagnement et du suivi de l’insertion professionnelle des docteurs. Il apparaît peut-être comme une préfiguration de l’Université unique d’Aix-Marseille, dont la constitution pour 2010 fait aujourd’hui l’objet d’une réflexion active et qui sera l’héritière de six siècles d’initiatives, de réalisations et de recherche de l’excellence et du rayonnement.

NB.Pour en savoir plus,rendez-vous sur le site de l'Université Paul CEZANNE ,rubrique consacrée aux 600 ans d'où vient l'essssentiel de ce long billet!!Raoul TOSSOU

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire